NOTE D'INTENTION




Je suis enseignant dans une école primaire de la banlieue de Paris.
Ce genre de grands groupes scolaires au milieu des tours de béton éparpillées dans la mégapole. Ce n'est pas un horizon très radieux et le défi semble immense mais pour moi c'est un véritable plaisir d'aller à l'école. J'ai le sentiment de faire quelque chose d'important. J'essaye chaque année de créer la classe que je rêverais d'avoir si j'étais un enfant ici et maintenant.
Pourtant chaque année se dressent devant moi des obstacles : des classes surchargées, des élèves en difficultés, des professeurs découragés, un travail d'équipe compromis et des visions pédagogiques souvent divisées. Malgré la succession de différents ministres, l'écriture et la mise en application de différents programmes, la dynamique de l'éducation nationale semble au ralenti. Les études montrent des résultats scolaires en berne et des professeurs accablés. L’État a du mal à recruter. Le métier n'attire plus. 

Comment expliquer un tel désœuvrement ?
Qu'est-ce qui ne fonctionne pas en France ? Les autres pays rencontrent-ils des difficultés similaires ?
Est-ce la responsabilité de L’État qui ne donne pas assez de moyens au ministère de l'éducation pour être efficace ?
Est-ce la faute de la formation des professeurs, trop théorique et abstraite ? D'une dévalorisation progressive de la profession, voire d'une décrédibilisation ?
Est-ce l'effet de la société, des dérives éducatives, du déclin de la culture, de l'exposition aux écrans, des nouvelles technologies qui bercent les futurs générations dans une utopie virtualisée ?
Ou est-ce simplement notre système pédagogique qui est en bout de course, qui n'est plus adapté aux bouleversements de notre société ?
Aussi l'état désastreux de notre système éducatif que les médias, les syndicats et les politiques présentent à l'opinion publique est-il réellement fondé ? Et dans toutes ces critiques quelle est réellement la responsabilité de l'enseignant ? Que peut-il faire à son échelle pour retrouver l'essence émancipatrice et visionnaire de son métier ? Celle qui faisait de lui le plus beau métier du monde ?

Il se passe pourtant encore des choses extraordinaires dans nos écoles. Des pédagogues inspirés par les recherches du siècle dernier et curieux des découvertes actuelles s'activent pour inventer la meilleure éducation possible pour nos enfants. Celle qui fera d'eux des individus autonomes, épanouis et dont l'éthique et l'intelligence auront été construites dans un esprit fraternel. J'ai moi-même eu la chance d'être élève dans l'une d'entre elles. L'apprentissage y est actif, l'enseignement audacieux.
Maintenant en tant que professeur expérimenté je suis convaincu qu'il y a toutes les solutions aux problèmes actuels dans l'épaisseur de la littérature des sciences de l'éducation et dans le dynamisme des enseignants eux-mêmes au cœur de leur époque, au sein de leurs propres problématiques.

J'ai étudié le cinéma pendant trois ans et je réalise des films amateurs depuis 2002. Je souhaite utiliser mes compétences artistiques pour faire progresser ma pratique professionnelle, et si je peux, contribuer au développement de l'enseignement dans mon pays.
A partir de ce blog et de ma pratique personnelle j'ai pour but de réaliser un film documentaire dans l'intention d'apporter des solutions concrètes aux problématiques actuelles.
Pour cela, je dois retracer toute l'histoire de l'éducation et étudier d'autres références pédagogiques en lien avec leurs contextes sociologiques. Je dois aller observer le fonctionnement d'autres écoles, ici et dans d'autres pays car je souhaite mettre en œuvre une dialectique entre professionnels de différents horizons.
Mon objectif est ainsi de faire connaître et reconnaître au grand public la complexité du métier d'enseignant, de montrer son travail « invisible », le travail de chercheur.


Si vous êtes intéressés pour participer à ce projet, je vous invite à m'écrire à l'adresse mail : alix.burle@gmail.com